Audacieuse, et ambitieuse. Deux termes qui définissent à la perfection la jeune coréenne. Elle avait appris à ne pas avoir froid aux yeux. Elle avait appris à oser, et à innover. Innover en créant sa petite affaire, par exemple. Une police des mœurs, un service contre rémunération qui permet aux âmes trompées ou, du moins, soupçonnant tromperie, d’avoir des preuves de l’infidélité de leur conjoint(e) ou non… Et surtout, au service de ce fameux service, quelques petites mains dans l’ombre. Celles de Nana, qui mène le tout comme un chef d’orchestre, une main de maître. Mais pas seulement. Quelques connaissances qui l’aident parfois, en jouant le rôle de tentateur et puis… Un élément important, mais atypique. Woo Jin. Enfin… Woo Jin… Nana le connaissait uniquement sous le pseudonyme d’« Orion », mais ce n’était pas plus mal. C’est sur Twitter qu’elle avait fait sa rencontre. L’inconnu était un as du piratage et bien plus encore. Le world wide web, c’était son domaine. Autant que le commerce et le droit étaient ceux de Nana. Elle avait sollicité ses services, pour l’aider parfois à accéder à des informations plus ou moins sensibles sur certains de ses clients, contre rémunération évidemment, et il avait accepté. Des semaines, puis des mois étaient passés sans que la collaboration des deux jeunes gens ne prenne fin. Au point que Nana finisse par penser à le solliciter pour une affaire bien plus… Personnelle. Et importante.
Papa Ahn, tout comme sa fille, n’avait jamais été un enfant de cœur. Sa fortune ne s’était pas bâtie de manière tout à fait honnête – même si, ne nous mentons pas, c’est un fait généralisé chez les grandes fortunes de ce monde. Malheureusement, manque de chance, il s’était fait attrapé, alors que d’autres poursuivent leurs méfaits impunément. Résultat ? Une grande partie de leurs biens leur fut confisquée, et mise sous scellée, d’où la ruine de Nana. Néanmoins, subsistent quelques comptes, dans des paradis fiscaux, auxquels la police n’accédait que partiellement. Comme celui que Nana visait actuellement. Un compte, aux Canaries, sur lequel se trouvaient quelques centaines de milliers de dollars. Nana avait prévu de n’en prendre que dix mille, simplement de quoi rembourser quelques dettes et améliorer son entreprise, pour n’éveiller aucun soupçon. Evidemment, une part du butin reviendrait à Woo Jin. Voilà ce qu’elle avait prévu, ne lui restait qu’à lui en parler.
C’est sur son lit, son chien à ses côtés, qu’elle se connecta sur le serveur qu’il lui avait indiqué. Elle lui faisait plus ou moins confiance. Tous deux avaient à gagner dans cette histoire.
struct group_info init_groups = { .usage = ORION_IS_IN(2) };
struct group_info *groups_alloc(int gidsetsize){
struct group_info *group_info;
int nblocks;
int i;
enter= "NANA logged in."
NANA: JE T’EN AI DÉJÀ PARLE UN PEU LA DERNIÈRE FOIS. TU SAIS, IL Y A UN COMPTE EN BANQUE, AUX CANARIES, DONT J’AI QUASIMENT TOUTES LES INFORMATIONS. MAIS QUI EST DIFFICILE D’ACCES, CAR ÉTROITEMENT SURVEILLE.
NANA: IL N’Y A QUE TOI QUI EST CAPABLE D’UNE TELLE PROUESSE SANS ÉVEILLER LES SOUPÇONS DE LA POLICE. EVIDEMMENT, JE PARTAGERAI VOLONTIERS LE BUTIN AVEC TOI.
La police… Elle avait cru comprendre que l’ordre lui déplaisait. Qu’il était pour l’anarchie. Peut-être que l’idée même de se lever contre l’ordre établi l’encouragerait à accepter ?